Cotonou, la capitale du bric-à-brac

Article : Cotonou, la capitale du bric-à-brac
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23 février 2015

Cotonou, la capitale du bric-à-brac

copyright Février 2015 Owarindé ADEYEMAN
Le bric-à-brac exposé au quartier Zongo à Cotonou.

Objets de tous genres et tous de la brocante occidentale font la coqueluche des habitants de la capitale économique du Bénin. Ici, on les appelle « les venus de France ». Ordinateurs, téléphones portables, cuisinières, matelas, et même des produits alimentaires sont exposés à tous les coins de rue de Cotonou.

A Zongo, un quartier populeux et réputé pour sa brocante bien sélectionnée, l’affluence n’est pas moindre. Tous les jours, du matin au soir, on y voit des fans. « Si vous m’avez aperçu ici à Zongo, ce n’est pas un hasard. Je suis un habitué des « venus de France » », se félicite Florentin (nom changé), un restaurateur. Visiblement, c’est une mode de s’adonner à la brocante. La plupart des acheteurs et vendeurs misent surtout sur le coût, qu’ils estiment moindre et la qualité des produits. Florentin surexcité brandit les 2 poêles qu’il vient de sélectionner et les couvre de propos dithyrambiques : « Ces 2 poêles coûtent au minimum 10 000 francs dans les boutiques et au marché,  alors que dans les venus de France, je les ai eues à seulement 4 mille francs malgré leur grande qualité. Ici, les prix sont abordables, mais aussi la meilleure qualité est au rendez-vous ».  Au-delà du coût « moindre » et la « bonne qualité », la brocante doit sa réputation à ce que ses fans appellent :  » mauvaise qualité des articles en boutique ». « Nos commerçants n’importent plus des produits de qualité. Tout ce qu’on trouve dans les boutiques n’est rien d’autre que de la dernière catégorie. Certes, les produits issus des » venus de France » ne sont pas neufs, mais ils ont encore une qualité de survie », explique Dieu-donné d’un air bien sérieux. Pour lui, tant que les commerçants ne prendront pas conscience de la situation, la population n’ira jamais vers leurs produits neufs de mauvaise qualité, mais plutôt vers la brocante.

Un produit promu par les Africains…

L’origine et le parcours des « venus de France » sont loin d’être mythifiés. Les clients le savent et en parlent aisément. « Ce sont des produits déjà utilisés en Occident que nos frères africains importent » reconnaît Dieu-donné. Selon lui, « le bric-à-brac en Afrique en général et à Cotonou en particulier, est promu par les Africains eux-mêmes ». Des hommes d’affaires ou des importateurs, vivant ou ayant une connaissance à l’extérieur, y participent activement. « Je sélectionne ma marchandise auprès des importateurs dès l’arrivée de leurs navires au port autonome de Cotonou. C’est donc grâce à eux qu’on reçoit notre marchandise », confirme Kader, un jeune brocanteur.

Kader n’est qu’un simple revendeur. Il a opté pour ce commerce depuis 2007 et cela ne semble plus l’arranger. Les objectifs visés à l’origine ont pris un coût vu le caractère vieillot de certains objets. « Je revends spécialement : des matelas, des vélos et télévisions. Mais avec le numérique qui est en train de s’imposer, les clients n’achètent plus mes télévisions et cela ne m’arrange plus du tout », se plaint-il. La solution pour Kader est très simple : passer du statut de simple revendeur au statut de grossiste. « Je pense devenir un grossiste. Ça ne va plus tarder parce que j’ai un ami qui vient de bouger pour l’Europe et il a bien l’intention de faire comme ces importateurs. Donc il est là-bas et il m’envoie les conteneurs que je me chargerai de distribuer aux revendeurs », projette-t-il.

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Commentaires

mandanye
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Nous voici donc informés mercii