Coup de gueule : Au pays des « écureuils »; un « gros éléphant » est roi

Article : Coup de gueule : Au pays des « écureuils »; un « gros éléphant » est roi
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26 décembre 2014

Coup de gueule : Au pays des « écureuils »; un « gros éléphant » est roi

crédit photo : Owarindé Adéyèman
Le chantier du nouveau siège de l’Assemblée Nationale du Bénin

A l’entrée de la ville de Porto-Novo, la capitale administrative du Bénin; ni l’étroitesse de la voie, ni la vétusté du pont n’attire plus l’attention de qui que ce soit. Depuis quelques années, un gigantesque bâtiment inachevé est devenu le point de mire de tous. Eh bien! C’est le nouveau siège de l’Assemblée Nationale du Bénin qui loge dans ce marais. Quel coup de gueule !

Démarrés en 2009, les travaux de construction de cette infrastructure sont bloqués depuis quelques années, pour des problèmes que les politiques justifient par le biais des galimatias. Rien n’est élucidé, si ce n’est l’inadéquation du site, évoquée par le gouvernement en 2013 ; d’où il faut une délocalisation. D’aucuns répondront: « Médecin après la mort » tout en se demandant si c’est la nature qui a imposé ce marais pour la construction du Palais des gouverneurs du Bénin. L’inadéquation du site ne saurait être la véritable entrave. Si on a bonne mémoire, le mercredi 09 janvier 2013, des présumés fautifs ont été présentés au procureur de la république près le Tribunal de première instance de Cotonou. Et les charges retenues contre ces présumés ne sont rien d’autres que: « détournement de derniers publics, corruption, complicité de détournement de derniers publics ». Voilà les véritables raisons qui justifient l’abandon de ce travail de titans, devenu aujourd’hui le plus gros des «éléphants blancs» du Bénin. 5 ans après le démarrage des travaux, le siège de l’Assemblée Nationale n’est pas construit. Mais c’est sa délocalisation qui tient à cœur à l’Etat béninois qui, frappé d’apoplexie, a déjà oublié que cet « éléphant blanc » est le fruit d’environ 14 milliards francs CFA, défalqués de l’économie béninoise. Ceci sous-entend que le contribuable devrait investir à nouveau 14 milliards, si la délocalisation était approuvée par les députés. «Où trouver un nouveau site ?», «comment trouver le financement de ce nouveau chantier?», «quel est le sort réservé au chantier abandonné?», sont autant de questions qui ont même poussé certains députés à refuser la délocalisation dudit chantier. Des « éléphants blancs », le Bénin en compte une myriade, mais celui de Porto-Novo demeure aujourd’hui le plus contesté et même le plus paradoxale. Entre délocaliser le Palais des gouverneurs, ou le laisser dans un marais, le choix devient difficile pour les autorités, prouvant ainsi leur «talon d’Achille». Quel coup de gueule!!!

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