Côte d’ivoire : les volte-face d’Alassane Ouattara risquent de rouvrir les plaies de 2010.

Article : Côte d’ivoire : les volte-face d’Alassane Ouattara risquent de rouvrir les plaies de 2010.
Crédit:
26 août 2020

Côte d’ivoire : les volte-face d’Alassane Ouattara risquent de rouvrir les plaies de 2010.

La Côte d’ivoire et ses ivoiriens avaient cru un instant oublier les plaies béantes de la crise de 2010. La vie a continué depuis ce temps jusqu’au 06 août dernier, où l’actuel président Alassane Ouattara n’attrape le virus du non respect de la constitution.

L'actuel président de la côte d'Ivoire, l'Alassane Ouattara en pleine réflexion.
L’actuel président de la côte d’Ivoire, Alassane Ouattara

Ne nous méprenons pas. Les démons de 2010 sont quand-même nés d’une riposte impliquant deux clans : Ouattara contre Gbagbo. Mais avec la complicité de la France et la complaisance de la Communauté internationale, seul le clan « Laurent Gbagbo » fut conduit devant la cour pénale internationale (CPI) et y est resté 7 ans. Ce procès rocambolesque a été la façon incongrue d’imposer une paix fictive à la Côte d’ivoire. Une manière de guérir à moitié les maux dont certaines racines trainent encore au pays de Houphouët. Allons-nous faire la genèse de cette crise ? Non puisque les yeux des ivoiriens étaient désormais rivés vers l’avenir. Un avenir que plusieurs dénommaient déjà : « l’après Ouattara ». A partir de cet instant, le pouvoir en place et ses apologistes d’un troisième mandat, mal inspirés pataugent entre psychose et ruse.

Ouattara en fin stratège…

Mais que craint Ouattara ? Rien; diront les moins avertis qui, jusqu’ici ignorent que le procès  fallacieux de la CPI n’avait pas tous ses accusés au complet. Evidemment toutes les victimes de la crise postélectorale de 2010 n’étaient pas que des pros Ouattara. Des partisans de Gbagbo ainsi que des apolitiques ont été également frappés de plein fouet par cette crise. A moins que la communauté internationale, et ses croque-morts, maîtres des chiffres, nous disent le contraire.

Cette CPI pourrait se transformer du coup en un salon de coiffure où chacun aura son tour. Et très perspicace, l’actuel président ivoirien le sait. Sa stratégie pour éviter ce scénario est déclenchée depuis le 05 mars 2020, où il annonce publiquement qu’il ne sera pas candidat au scrutin présidentiel. Voila le somnifère qui nous a poussés à applaudir une décision qui n’a rien d’extraordinaire. En quoi la décision de renoncer à un troisième mandat est héroïque? Le président Ouattara n’avait fait que respecter les prescriptions de la loi ivoirienne, qui n’autorise que deux mandats.

Plongée dans ce genre de comma éthylique, la classe politique n’a pu rien voir venir. La chasse aux sorcières contre d’anciens alliés à l’image de Guillaume Soro aurait pu aiguiser les soupçons. Mais le rusé président à user du choix de Feu Amadou Gon Coulibaly (mort le 08 juillet 2020) pour camoufler son plan. On pourrait facilement donner raisons à ceux qui vivent cette volonté d’un troisième mandat, comme un évènement prémédité. « Savait-on que le successeur choisi serait mort avant même le dépôt des candidatures », se questionnent certains observateurs. La réponse à cette question serait très facile si seulement on pourrait s’introduire dans le subconscient d’Alassane Ouattara. Mais son plan B impétueux qui fait de lui, candidat de son parti (RHDP), suite à la mort brusque de Gon Coulibaly en dit long.

Gbagbo et Soro; un duo à abattre…

Pourquoi un plan B calqué uniquement sur sa personne ? Le RHDP n’a-t-il pas en son sein d’autres cadres ? Si ; mais peu charismatiques pour une joute avec l’ancien président Henri Konan Bédié. Choisi par son parti politique le PDCI, cet ancien allié pourrait se transformer en guillotine au cou de Ouattara. Il est bel et bien éligible autant que Laurent Gbagbo, même si ce dernier ne vit plus en côte d’ivoire malgré sa disculpation depuis janvier 2019. Voilà qui change les règles du jeu. Les véritables soutiens d’hier de l’actuel président se son retournés contre lui aujourd’hui pour des raisons qu’ils sont les seuls à nous dire. Bien évidemment si le politique à une once de vérité dans les veines.

Soro lui ne vit que d’espoir d’être candidat malgré sa cavale en France et ses 5 ans d’inéligibilité proclamés par la justice ivoirienne. En résumé, Soro ne rentrera pas. Et Gbagbo n’aura pas non plus son passeport pour rejoindre sa terre afin d’être candidat ou à défaut, se faire courtiser par le clan Bédié. Rien à reprocher au Sphinx de Daoukro si ce n’est de l’esseuler. C’est toute la peur qui pousse le pouvoir en place à se précipiter dans une traque des éléments à craindre : Gbagbo, Soro et Bédié. Mais on semble avoir oublié un quatrième élément insaisissable. C’est ce peuple docile qui, n’a pas finir de guérir de ses blessures de 2010.

La Cédéao en mode « prévenir » ou « guérir »?

Le peuple même apoltronni, semble ne pas regarder le rétropédalage injuste d’Alassane Ouattara comme un free-style politique. J’en prends pour preuve ces débuts de manifestations qui, font déjà des mort et des blessés. Et elles n’ont eu besoin ni de Gbagbo ni de Soro comme chef de fil. La maladie du troisième mandat est entrain de ressusciter les vieux démons de 2010. Et pourraient conduire la Côte d’Ivoire au bord d’une catastrophe politique . Si nous devons agir en idiot utile, il faut juste attendre un massacre avant de brandir une mission de sauvetage telle que la Cédéao. Encore que, celle-ci est un chapelet dont l’une des perles reste Alassane Ouattara. Elle a bien raison de se taire car la chute d’une des perles, peut détruire tout le chapelet. C’est plutôt l’impression que nous donnent ces chefs d’Etats qui soutiennent la volonté des leurs homologues à violer la loi constitutionnelle.

Notre Cedéao n’a pu rien faire pour empêcher cette asphyxie politique des Togolais. Mais elle trouve l’inspiration d’imposer aux Maliens, un gouvernement qui a brillé par son discrédit. Il ne revient pas à un certain Alpha condé de déconseiller un troisième mandat à son collègue de la Cedéao. Puisque lui-même enclenche l’assouvissement d’une faim de devenir l’immortel de la magistrature suprême guinéenne. D’autre comme Macky Sall n’ignore pas le chaos que pourrait entraîner cette appétence de pouvoir qui stimule les papilles gustatives d’Alassane Ouattara. Il ne pourra pas le lui dire. De son côté au Sénégal, les mauvais génies de la politique lui auraient déjà injecté la tentation de briguer s’il le désire, un 3ème mandat.

En Bref cette Cédéao, de collègues francophones se serrant les coudes, se prépare à jouer les pompier. Ou elle attend de décrocher le téléphone et donner son aval pour la livraison d’un autre gibier à la CPI. Mais qui enverra-t-on cette fois-ci? C’est tout un peuple ivoirien qui est entrain de se lever pour sauver des mains des braconniers, la vie de l’éléphant déjà exsangue. Nous rappelant la débâcle du 30 octobre 2014 infligée à l’ancien président burkinabé, Blaise Compaoré par son peuple. Ibrahim Boubacar Kéita, président du Mali, a appris désormais de la puissance de son peuple. Sous l’égide des mauvais conseillers, il a tenté un coup de force et s’est rendu compte tardivement que tout le peuple malien était malade de surdité.

Et puisqu’on n’envoie pas encore tout un peuple entier devant la CPI, Ouattara lui, pourra user des guignols de l’armée pour réprimer tout porteur d’instinct de liberté. C’est l’alternative dont ils usent tous quand le peuple se transforme en cerbère et ouvre les cages à une révolution juste. Et quand je dis « tous », c’est pour dire qu’on viole partout les droits de l’Homme. En France, nous avions eu les répressions sanglantes des gilets jaunes et des retraités. Le 21 novembre 2013, des manifestants ukrainiens ont eu leur part. Et plus récemment c’est la Biélorussie qui s’illustre en preuve irréfutable. Mais comme il n’y a qu’en Afrique que la CPI à plein pouvoir, alors il lui faudra tout au moins garder ses yeux bien ouverts afin de mieux détecter en cas de massacre, les véritables auteurs. Mais sommes-nous obligés d’en arriver là ?

par OmonJames

Partagez

Commentaires