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Égypte : Uber se désengage de la perfidie de ses chauffeurs

Uber, le géant américain des transports, se plait depuis plus de 6 ans en Egypte sans pour autant être irréprochable. Accusés régulièrement de mauvaise foi, le leader des applications de Voitures avec chauffeur (VTC) et ses taximen nient et se renvoient la balle.


Quand un Cairote vous parle de ses déboires avec la plateforme Uber, c’est avec des captures d’écran de son Smartphone à l’appui. On y voit pour la plupart, des courses annulées, mais facturées à 12 livres égyptiennes [l’équivalent de 400 francs CFA ou encore plus que la moitié d’un euros]. Et cela commence à déplaire. « Comment peut-on me facturer 12 livres pour une demande que le chauffeur lui-même a annulé parce qu’il ne pouvait plus atteindre le lieu du rendez-vous« , se demande Romi, un étudiant de 23 ans.

Devant l’université du Caire, le jeune étudiant en informatique, s’amuse à passer au peigne fin les preuves dont il dispose contre ce genre de dérapages des chauffeurs Uber. Il en a une dizaine et ce n’est pas vain s’il y tient trop. « Ces captures me permettent souvent d’être remboursé. A chaque course volontairement cancellée par un chauffeur et facturée, je fais un Screenshot que j’envoie à la compagnie Uber dans l’espoir qu’elle efface ma dette de 12 livres. Parfois ça marche, parfois elle m’ignore tout simplement », rassure-t-il.

En réalité, c’est une sorte de plainte que Romi adresse à la direction de Uber. Et pour lui, c’est le seul moyen de faire comprendre à la l’entreprise, sa mauvaise foi.

Des annulations fantaisistes de demandes de courses

Il y a 2 ans, l’annulation d’une course sur l’application Uber, est passée de 5 livres égyptiennes à 10 livres [équivalent de 180  à 350  francs CFA ou moins d’un euro]. Et depuis 2019, la hausse des prix et la cherté de la vie ont élevé la mise à 12 livres.

Malgré le marasme économique qui étouffe la société égyptienne, les clients de cette plateforme de transport, ne se plaignent pas. Ils adhèrent vaille que vaille à la nouvelle tarification de Uber, mais à une seule condition.  « 12 livres pour frais d’annulation, ce n’est pas grave. On comprend que la vie est devenue chère. Mais que le chauffeur fasse exprès d’annuler la course et me facture les 12 livres, cela devient de l’escroquerie. Cela ne me dérange en rien de payer les 12 livres si c’est moi qui ne veux plus un taxi Uber que j’ai commandé », clarifie Maïa, une fidèle usagère de Uber.

Pour sa première mésaventure, cette pharmacienne de 27 ans se souvient avoir été victime tout simplement de l’incompétence d’un chauffeur. De son accent gouailleur, elle raconte sans dissimulation aucune : « Le chauffeur ne maîtrisait pas du tout la géolocalisation. Visiblement il n’assumait pas son incapacité à exécuter sa tâche. Du coup, il a annulé la course sans mon consentement et j’ai eu une facture de 12 livres. »

La pénalité des 12 livres fixée par Uber n’irrite pas. Elle est selon beaucoup de clients, une pénalité proportionnelle aux indices du coût actuel de la vie en Egypte. Mais le mécontentement est tout ailleurs. Et plus impitoyables que Maïa, d’autres clients à l’image de Romi n’y vont pas avec le dos de la cuillère. Exaspéré, le jeune homme dénoncent ouvertement : « Ça c’est du vol… Oui du grand vol. Une fois, deux fois, trois et quatre fois, on annule ma course sans me demander et on m’envoie une facture de 12 livres ! Mais c’est du vol. Et Uber le sait. Uber sait bien que ses chauffeurs annulent n’importe comment des demandes et nous prennent inutilement cette pénalité. Mais c’est une complicité entre Uber et ses chauffeurs. »

L’application Uber, l’alibi premier des chauffeurs

Si la compagnie californienne de VTC a préféré son silence protecteur, ses chauffeurs se défendent comme ils peuvent. Ils sont sur le terrain et affrontent au quotidien des demandent tous azimuts d’explications. Les mêmes questions envoyées par mails à leur direction sans suite, nous les posons aussi souvent à ces taximen. Et les réponses ciblent pour la plupart l’application Uber. Samir Wafa, un chauffeur Uber, va révéler en toute franchise que « l’application est faite ainsi. Quand on nous met en contact avec vous client, c’est comme si la course était lancée. Et si je l’annule après sans avoir fait la course, il me faudra quand même le justifier. Donc si les 12 livres n’étaient pas facturées c’est moi le grand perdant ».

Et face à la question de savoir pourquoi l’annulation d’une course est facturée de la sorte, S. Wafa et tout autre interlocuteur nous revoient spontanément à Uber, le grand patron. Il est impossible de sortir la direction de Uber-Egypte de sa mutité, et par ricochet vérifier les explications des chauffeurs. La seule chance pour nous de créer une interaction a été de simuler des jours durant, un client. Et là encore, ce ne sera pas des réponses à nos questions, mais plutôt un rebroussement d’une pénalité, suite à notre plainte.

Le service à la clientèle de l’entreprise trouve les moyens et les mots justes pour calmer le client sans pour autant se soucier de la bonne foi de ses chauffeurs. Ce qui n’est pas vain selon Romi : « Uber est conscient que ses chauffeurs sont souvent injustes. La preuve, je suis souvent remboursé quand j’ai été injustement facturé. Donc s’ils effacent à chaque contestation les 12 livres de dette de mon compte Uber, c’est pour éviter de gros soucis avec les clients comme ils en avaient eu au Maroc. »

Pour l’heure, les mécontentements sont encore frêles et n’arrachent pas à Uber sa réputation de 2014 ; année de son installation en Egypte. Alors que la compagnie a échappé en mars 2018 à la foudre d’un tribunal administratif du Caire, certains craignent que ses manquements puissent lui nuire à nouveau. A ce propos, Maïa ne tarit pas d’arguments et met en garde : « une ; 2 et 3 personnes grugées, ça commence à faire trop. Aujourd’hui on n’entend encore rien. Mais le jour où les consommateurs en auront marre et vont se réunir, Uber risque trop gros ».


Covid-19 : des erreurs de diagnostic frustrent des expatriés en Égypte

En Égypte, depuis l’explosion des cas de Covid-19, plusieurs étrangers d’Afrique noire en particulier, fréquentent moins les hôpitaux. Victimes de diagnostics erronés selon eux, ces expatriés se plaignent dans le silence et optent pour l’automédication.


Originaires pour la plus part de RDC, de Guinée ou en encore de Côte d’Ivoire, ces étrangers racontent leur lutte quotidienne dans des hôpitaux cairotes. « C’est toute une affaire  pour recevoir un soin adéquat. Surtout ici dans les hôpitaux de mon quartier, aucun médecin n’est prêt pour moi », ironise Jean-Noël, un Congolais de 34 ans.

Aujourd’hui, suite à une fatigue chronique, il va se faire ausculter très loin de son domicile situé à Maadi, un quartier populeux au sud du Caire. Il fera plus de deux heures de route pour joindre la clinique privée « Global care » de Sheik Zayed, à l’entrée de la capitale égyptienne. C’est le prix à payer selon lui, pour bénéficier de soin sans le moindre ennui. « C’est tout un sacrifice ce trajet », reconnait-il avant d’ajouter : « Mais je n’ai pas le choix. Mes compatriotes m’ont dit que les médecins de cet hôpital à Sheik Zayed, accueillent bien les étrangers. Donc avec eux, je ne devrais pas avoir des soucis. »

L’inquiétude majeure de Jean-Noël n’est rien d’autre que le diagnostic bâclé dont ont fait l’objet deux de ses compatriotes et amis. « L’heure est grave dans ses hôpitaux. Tu es étranger de surcroit un Noir, on te classe Covid-19 sans test sans aucun diagnostic sérieux. On doit beaucoup faire attention », prévient-il d’un air très sérieux. Depuis l’avènement du Covid-19, cette situation qu’évoque Jean-Noël, s’illustre de plus en plus et met en doute la bonne foi de certains médecins.

Positifs au Covid-19 sans le moindre test

En Égypte, des diagnostics erronés de cas de Covid-19, risquent de mettre en doute les 102 955 cas recensés en date du 28 septembre 2020. Un, deux et trois cas de Covid déclarés positifs ici, se sont avérés négatifs dès le lendemain de l’examen médical. Aucun responsable dans cet hôpital public de Maadi ne veut aborder le sujet. La seule phrase traduite de l’arabe qui nous a été servie frôle le mépris : « Que cherchez-vous au juste ? Ici nous ne traitons pas les malades du coronavirus… Oui, oui, c’est bon. Allez chercher ailleurs, dans un centre spécialisé. Pas ici. Ça suffit je vous dis. »

Suite à cet incident, Jean-Noël, très motivé, décide de nous mettre sur d’autres pistes d’informations. Juste après ses soins à Global Care, il nous fait rencontrer Martin, l’un des victimes d’erreur de diagnostics du Covid. Le 13 juin 2020, une forte fièvre conduisait Martin devant un médecin. Le jeune étudiant congolais se rappelle avoir subit dès son arrivée, le protocole normal et classique de tout hôpital. Tout vire au cauchemar, après une vingtaine de minutes, où il est isolé : « Je ne comprenais plus rien. Je crois vingt minutes après l’examen du généraliste, on me conduit dans une salle au 3e étage et j’y ai passé plus de deux heures sans explications. Et là je me suis mis à stresser sérieusement« , se remémore-t-il.

Même avec le diagnostic établi ce jour-là, Martin ne s’est pas tout de suite de rendu compte qu’il était en isolation pour cause de Covid-19. Ce fameux diagnostic écrit en arabe, il le garde jalousement dans son cartable, en guise d’archives. Et quand il le sort aujourd’hui, c’est dans un style sarcastique qu’il nous l’interprète : « Regardez ça. Tout est écrit en arabe et moi je ne sais pas lis l’arabe. Sur ce papier c’est écrit que moi j’ai le Covid-19 et je n’ai subi aucun test. J’ai échappé au pire grâce à un ami. J’attendais en isolement pour être transféré en prise en charge Covid. Oui si mon ami Ismaël n’était pas intervenu à temps, on m’embarquait sur faux diagnostic. »

Quand la barrière linguistique joue beaucoup contre certains

Si Martin ne connait rien de la langue arabe, Ismaël son ami, lui est un linguophile. Il a facilement adopté la langue officielle de l’Egypte bien qu’étant dans une université américaine où il étudie le droit. Il ne fait pas que parler l’arabe. Il le lit et l’écrit correctement et cela a sauvé Martin de justesse.  Et quand ce dernier s’en souvient, c’est toujours avec un brin d’humour : « Mon ami Ismaël est descendu ce jour-là dans l’hôpital et il a lu ce faux diagnostic. Et il a fait un scandale, pour me sortir de là avant l’arrivée de l’équipe spéciale qui devait me transporté dans un centre Covid-19. Vraiment il les a impressionnés par son arabe bien parlée et j’en étais fier. »

La résistance spasmodique d’Ismaël fait parler de lui dans la communauté noire au Caire. Il n’est pas à son premier acte de révolte contre ce genre de diagnostic dans un hôpital, voire dans une institution. Très taciturne, le jeune congolais craint des représailles.

Contacté au téléphone, il affiche effectivement son angoisse et se désole de ne pas pouvoir donner plus que ces petites phrases : « Je ne parle pas trop de se sujet juste pour éviter les problèmes dans ce pays. Des médecins déclarent trois cas de Covid-19 et à chaque fois on va dans un autre hôpital pour tout un autre diagnostic qui, n’a rien avoir avec le coronavirus. Pour Martin, c’était juste une fièvre qu’on a fini par traiter à la maison sans médecin. Et ce n’est le seul cas. Vous savez, ces gens ne nous respectent pas. »

En anglais comme en Arabe, Ismaël s’est approprié ce combat contre ce que ces expatriés voient tous en « secret de polichinelle ». Et s’il a pu gagner certains de ses batailles, c’est en grande partie grâce à sa maîtrise de l’arabe dialectique d’Egypte. « Si déjà vous ne parlez rien de l’arabe, tout Égyptien peut vous abuser. Pas seulement les médecins. Vous voyez, ils écrivent « cas Covid-19 » sur des diagnostics tout en sachant que les patients ne comprennent rien de l’Arabe. Et s’en excusent finalement quand moi je viens demander où est le test Covid. La langue fait défaut à beaucoup d’étrangers dans ce pays« , clarifie-t-il.

Le pire existait dans les hôpitaux, bien avant le Covid-19

Nous sommes presque face à une omerta. Le mal est présent sous forme d’une discrimination et beaucoup le savent depuis plusieurs années déjà. Des plaintes contre le mauvais accueil,  les diagnostics bâclés ou en encore contre des propos racistes au sein d’un hôpital, ont fait leur chemin jusque dans les bureaux de certaines ambassades. « Nos ambassades ne peuvent rien dans un pays où le droit à manifestation n’est même pas reconnu. Plusieurs se sont plaints aux ambassadeurs en vain. Sinon que les étrangers en Egypte, vivaient ces problèmes bien avant mon arrivée en 2008« , prévient Ismaël. Tout effort de dénonciation n’a donc été qu’un coup d’épée dans l’eau.

Bien avant la crise sanitaire du coronavirus, le challenge dans les institutions hospitalières était déjà de taille pour ces expatriés. Et c’est avec larmes que Doukouré en parle. Cette Guinéenne et mère d’un garçon de 5 ans, a d’ailleurs fait le vœu de ne plus tomber grosse en terre égyptienne. « Si cela arrivait encore, je quitte l’Egypte et je ne reviendrai qu’après la naissance de mon enfant», jure-t-elle. Une des plus atroces angoisses dont-il lui souvienne est la période de son dernier et unique accouchement : « on m’a imposée la césarienne. On m’a vulgairement appelée noire. Et pire, c’est que je devais payer doublement ou triplement pour des analyses parce que je suis étrangère. Oui on me demandait ma nationalité avant de me donner le prix d’une analyse médicale ».

Doukouré n’est qu’une victime parmi tant d’autres. Mais contrairement à elle, certains préfèrent effacer d’un rire, leurs déboires. Et Léonce est de cette catégorie. Sourire aux lèvres, cet Ivoirien et technicien dans un centre d’appel du Caire, se met tout simplement en scène : « Le test du VIH qui est gratuit chez moi en Côte d’ivoire, on me dit de payer 300 livres égyptiennes [équivalent de 10700 Franc CFA]. Et pourquoi ? On me répond bêtement que c’est le prix pour un étranger ».  

L’automédication est-elle une solution ?

Toutefois, ce passé amer transmet à Doukouré une empathie vis-à-vis de ses proches victimes aujourd’hui de diagnostics controversés. En conseillère, elle prêche l’automédication en ces temps de Covid-19 : « L’hôpital en Égypte c’est compliqué pour nous. Vraiment pour mes frères victimes de la mauvaise foi des médecins,  je compati. Tout ce que j’ai à leur dit c’est d’éviter au maximum les hôpitaux en ce moment. Si possible; qu’ils se soignent à la maison. »

Sauf qu’elle ignore ne pas être l’instigatrice de cette idée. Depuis le mois de juin 2020, beaucoup ont déserté les hôpitaux. Et certains n’y vont qu’en cas de force majeur. Ce qui laisse à lire entre les lignes que les dangers de l’automédication pourraient faire surface.


Présidentielle en Côte d’Ivoire : Soro, le blackboulé joue ses dernières cartes

Exclu du scrutin présidentiel du 31 octobre prochain, Guillaume Soro se considère toujours comme candidat malgré la ferme décision du Conseil constitutionnel. L’ex-chef rebelle et ancien Premier ministre du gouvernement Ouattara, fait des pieds et des mains depuis Paris pour rattraper la course.

Le coup de sifflet est lancé depuis le 14 septembre dernier, par l’annonce de la liste officielle des candidats à cette présidentielle 2020. Quatre joueurs dont le président sortant s’affronteront dans les urnes au grand dam de Guillaume Soro et consorts. Cette décision du conseil constitutionnel n’étonne en rien certains Ivoiriens comme Mamad .T [Nom changé]. Ce chercheur de l’université d’Abidjan, confirme avec aise : « Mais comment voulez-vous qu’un condamné et exilé soit candidat ? Juridiquement Monsieur Soro ne jouissait plus de ses droits civiques et moraux ». Et d’ajouter : « en plus ils sont radiés lui et le président Gbagbo de la liste électorale ».

Mais l’ancien chef rebelle et ex-allié de premières heures d’Alassane Ouattara ne jette pas l’éponge. Il nourrit un espoir inouï de jouer cette compétition, malgré la condamnation et l’exil qu’évoque Mamad .T.

La Cour africaine des droits de l’Homme et des peuples (CADHP) à la rescousse

Trop exposé à la braise des défenseurs du pouvoir en place, Guillaume Soro, l’homme fort du mouvement Génération et Peuples solidaires (GPs), sort ses jokers et attaque. L’acte 1 émane de la saisine de CADHP. Au lendemain de l’exclusion officielle de l’ancien premier ministre à la présidentielle 2020, l’institution africaine de juridiction a haussé le ton. Elle ordonne, via une ordonnance publiée sur son site internet, « à l’Etat de prendre toutes les mesures nécessaires en vue de lever immédiatement tous les obstacles empêchant M. Soro de jouir de ses droits d’être élu et d’être élu notamment lors de la présidentielle d’octobre 2020 ».

La rescousse de l’institution d’Arusha risque d’être vaine selon Mamad .T. qui rappelle que « l’État ivoirien a retiré sa déclaration de compétence à la CADHP depuis Avril 2020. Et du coup, ne vous étonnez pas de voir la Côte d’ivoire balayer du revers de la main les décisions de cette cour ». Beaucoup d’autres partagent également cet avis tout en étant plus démonstratif. Sous anonymat et dans un style très laconique un jeune avocat vivant à Abidjan, confie : « la CADHP avait auparavent ordonné vainement de suspendre les procédures judiciaires à l’encontre de Guillaume Soro. Cette cour ne fait apparemment pas peur. »

La faiblesse de la CADHP s’illustre depuis peu sur le continent. L’un de ses derniers échecs est celui face au Bénin dans l’affaire Ajavon, un homme d’affaire et homme politique condamné et exilé en France depuis avril 2019. L’Etat béninois tout comme celui ivoirien ; avait pris ses distances et se désintéresse depuis des décisions de la CADHP. Dans cette posture, le candidat du GPs  pourra-t-il avoir gain de cause ?

Guillaume Soro en quête d’autres cordes à son arc

Sur cette question, l’opinion ivoirienne semble être divisée. D’un côté, des timorés prennent avec réserve ce que les autres de leur côté, catégorisent d’échec de Soro. « Soro n’a pas encore dit son dernier mot. On sait tous de quoi il est capable. Il a encore les atouts d’un meneur de rébellion. Donc faisions attention », explique Jean-Michel, un étudiant en Science politique. Membre de la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire (FESCI), il fait partie de ceux qui adulent encore l’ancien dirigeant Soro, en effet à la tête de la FESCI de 1995 à 1998.

En revanche, l’option « coup d’État » est exclu pour Konan, professeur retraité des lycées. Le sexagénaire et féru de politique, dépeint avec rigueur la mauvaise posture de Guillaume Soro, en ces termes : « Depuis la France, le jeune Soro n’a aucune force. Il est affaibli par sa condamnation. Je pouvais encore croire à sa résilience si seulement il était au pays ici. La présidentielle 2020 lui a déjà échappé, sauf en cas de coup de force du destin. »

Pour l’heure, à quelques jours du coup d’envoi, l’ancien président de l’Assemblée Nationale est hors course. Et un peu comme dans un match de football, la CADHP tente de jouer le rôle d’une VAR, bien refoulée par le Gouvernement Ouattara. Bien conscient de sa course contre la montre, Soro lui-même, cherche d’autres cordes à son arc en sollicitant par exemple une mobilisation de l’opposition.

L’appel à l’union de toute l’opposition ne redore pas encore le blason

« Qui veut actuellement se mobiliser pour la cause de Guillaume Soro ?« , se demande Konan avant d’expliquer  que « chacun a mené un combat différent jusqu’ici. Et à mon avis aucun parti politique ne va changer ses objectifs pour son ennemi d’hier ; je veux parler de Soro ». Guillaume Soro ne séduit plus beaucoup aujourd’hui car il est vu comme un renégat. Juste après son éviction du scrutin présidentiel, il a beau avoir ordonné l’union de toute l’opposition contre le 3e mandat d’Alassane Ouattara sans pour autant redorer son blason un peu terni. Et le plus difficile reste l’hésitation de l’opposition à s’affilier avec lui.

Le passé joue parfois contre Soro, et certains n’hésitent pas à le souligner. Dans un entretien que nous accorde Hervé Tiecoura, membre actif de l’Ensemble pour la Démocratie et la Souveraineté (EDS), ce passé resurgit. Le jeune militant étale les faits avec quand-même un bémol : « Le passé de Monsieur Soro n’est pas aussi glorieux que cela. Mais n’oublions pas qu’il a été Ministre d’Etat ; Premier ministre ; Président de l’Assemblée Nationale. Et il a un mouvement qui le soutien aujourd’hui avec des centaines de milliers d’adhérents… Sinon c’est quelqu’un qui compte au sein de la classe politique ivoirienne ».

Contrairement à Konan, Hervé Tiecoura salue cet appel à l’union qui, selon lui est un acte de maintien de la démocratie et non la cause de Guillaume Soro.  « Soro n’est pas une cause et il n’a pas de cause. La cause pour laquelle nous nous mobilisons c’est la Côte d’ivoire », martèle-t-il. Si l’ancien ministre ivoirien de la défense peut se glorifier d’être le lanceur de ce mouvement de mobilisation, il n’est pas question qu’il en devienne son chef. « Ce que demande Soro c’est ce que tous les partis politiques on décidé de faire, mais dire que ce soit lui le chef d’orchestre, non. Je ne pense pas que Henri Konan Bédié et Gnamien Konan accepteront d’avoir pour chef de fil Soro Guillaume », souligne Serge Dallet, chroniqueur et co-fondateur du Web média Le Débat du Jeudi.

Et les vieux démons aussi s’en mêlent

Celui qui incarnait la candidature de la jeunesse pour ses partisans, traîne donc ses vieux démons qui lui arrachent la couronne du « porte flambeau » de l’opposition. Hormis cela, d’autres figures emblématiques mériteraient mieux ce titre de leader. Hervé Tiecoura à instinctivement au bout de ses lèvres, des noms comme Gbagbo et Bédié. « Monsieur Soro comme ce porte flambeau ? Ah non. Pas du tout. Nous avons le Président Gbagbo qui, malgré son absence, mobilise encore. Nous avons le président Konan Bédié qui est là avec son parti septuagénaire, le PDCI. Je pense que c’est autour de ces 2 grands leaders que nous tous, nous devons nous mobiliser », prévient-il.

Cet appel de Soro à l’union de toute l’opposition est perçu comme l’acte 2 dans sa quête de résilience. Mais la stratégie ouvre tout de même la brèche à un paradoxe. Et tout en verve, Hervé Tiecoura n’hésite pas aujourd’hui à le mettre sur le terrain politique. « Monsieur Soro se lance dans ce combat quand-même paradoxal. Venant de quelqu’un qui a été en tête d’une rébellion en faveur de Monsieur Ouattara, c’est paradoxal. Comme d’autres qui avaient travaillé avec Ouattara, il s’est rendu compte qu’il s’était trompé de combat », a-t-il conclu.

A environ 6 semaines du duel présidentiel, la classe politique tente de s’unir contre la candidature du président sortant. Une candidature pourtant validée par le conseil constitutionnelle. Et comme Guillaume Soro, d’autres à l’image de Laurent Gbagbo ou Mamadou Koulibaly font toujours partie de l’escouade des 40 candidatures rejetées sur les 44 présentées.


Est-on trop critique envers le football français?

« Est-on trop critique envers le football français ? ». Si cette question de France football est simple, la réponse ne l’est pas autant. La mienne aura eu besoin du dénouement de la ligue des champions 2091-2020 pour clore.

Dès l’abord, je pense comme beaucoup d’autres observateurs, que le football français a une réputation que vous n’ignorez pas non plus : celle de révéler les futurs gagnants de la ligue des champions. Drogba, Ronaldinho, Yaya Touré, Thierry Henry, Zidane, ont tous gouté aux délices de la Ligue 1, mais c’est à l’extérieur qu’ils ont été sacrés champions d’Europe avec leur club respectif.

L’exemple le plus récent reste désormais le jeune Kingsley Coman. C’est un produit parisien, mais c’est avec le Bayern qu’il est unique butteur de cette finale de la ligue des champions. On a même l’impression que la Ligue 1 inculque à ces grands, les bases du succès avant qu’ils n’aillent servir concrètement ailleurs.

Les succès locaux ne pèsent pas à l’extérieur

Et quand bien même la Ligue 1 leur permet d’enchaîner des succès, on se rend finalement compte que ce n’était que de faux tests. Parce qu’une fois en compétition européenne l’inefficacité de ses clubs se révèle. La preuve la plus probante reste ce PSG avec au recto, un chapelet de succès local. Le verso, nous le connaissons tous. C’est une suite d’échecs auréolée même d’une « remontada »,

Ce nouveau mot emprunté de l’espagnol, est carrément devenu la plaie incurable des Fans. Devrait-on en vouloir au PSG ? Je crois bien que non. Il faut plutôt s’en prendre à un système bien caractérisé par un football victime de ses propres limites. Tel un véhicule affichant 100 km/h ; le PSG ne peut atteindre les 120 km/h que lui exigent les supporters. Il est tout simplement limité.

L’alchimie conduisant à la victoire européenne ne naîtra pas du changement à tout va de coachs. Elle ne viendra pas  non plus du non respect officieux du fair-play financier. Le Bayern a juste eu besoin d’un effectif de 95 million d’euros environ pour remporter ce que le PSG cherche à coût de milliards. L’ironie est que Neymar jr coûte plus que toute l’équipe du Bayern. Voyez-vous, le FC Liverpool a connue sans fêlure Jürgen Klopp et le Real de Madrid a marché avec Zizou dernièrement. Le point commun avec ces deux managers, c’est qu’ils ont ramené chacun à son président et sa fédération, la coupe aux grandes oreilles.

Klopp et le champion du monde 98 ne sont pas devenus vainement forts en finale de C1. Leur force a été le fruit de rudes affrontements hebdomadaires. Je parle ici des batailles que leur offraient d’un côté Man City, Chelsea, Manchester United et de l’autre côté, le Barca, l’Athletico de Madrid, etc. Plus illustratif, ce sont les mêmes qu’ils affrontent en championnat national qu’ils retrouvent presque en Ligue des champions.

Pas que le PSG à indexer aujourd’hui

Pour ne pas donner l’impression d’illustrer mon raisonnement qu’avec le cas « PSG », j’ose ici indexer l’équipe nationale de France. Les Bleus n’ont pas plus de difficultés que les clubs français. L’euro, ils l’ont, et la coupe du monde s’illustre avec une deuxième étoile sur le maillot tricolore. Le sacre de 2018 est encore une preuve que le succès du football français viendra de l’imitation des autres championnats. N’golo Kanté,  Umtiti, Griezmann, Pavard et autres, ont apporté cette chose venue d’ailleurs. Ce qui a sans doute contribué à la gloire des Bleus en Russie.

Didier Deschamps l’a compris; lui qui a eu la chance de jauger le niveau de compétitivité de la Ligue 1 en allant jouer ailleurs, en Italie (Juventus : 1994-1999) puis en Angleterre (Chelsea : 1999-2000). Très perspicace le sélectionneur des Bleus a accepté ces talents de l’extérieur qui se sont imposés à lui. Et nous savons à quoi ressemblent certaines de ses compositions durant cette 21ème édition de la coupe du monde. Face à l’Argentine de Lionel Messi, le football français a triomphé et a mérité nos applaudissements. Mais c’était avec un seul joueur de Ligue 1(Mbappé) sur les onze titulaires.

Vicente del Bosque et son staff de 2010 n’ont pas pu produire cette particularité hors pair. En Afrique du Sud, ils se sont contentés de gagner, rien qu’avec les locaux. «C’est la Catalogne qui a gagné la Coupe du monde (2010), pas l’Espagne. L’équipe a gagné avec dix joueurs du Barça» , s’amusait à dire Eric Cantona, aux journalistes de l’Equipe.

Ceci pousse à réitérer que « Russie 2018 », c’était une équipe forte dont le succès est construit aussi par les apprentis de la Liga, de la Premier league, et sans oublier le soutien d’une certaine frappe allemande signée Benjamin Pavard.

Cette performance de Lyon et du PSG ne redore pas le blason

La présence du PSG et de Lyon en final 8 de la ligue des champions n’était qu’une page vierge. Ces deux clubs tenaient là une opportunité pour nous écrire une nouvelle histoire du football. Le premier qui, s’est égaré depuis dans le labyrinthe des échecs a pu profiter d’une compétition revue à la baisse en raison de la pandémie du corona virus pour être en final. Et le second malgré la hargne qui l’a fait briller face à la vielle dame de CR7, ou encore devant l’escouade Citizens, n’a pas pu voiler longtemps ses limites devant les Bavarois.

C’est donc la question des limites évoquée supra qui revient. Et elle contribue largement à l’existence de cette avalanche de critiques constructives. La prestation du PSG (représentant du football français) en cette finale de C1 face aux Allemands en mérite bien sûr une. Même si, je le réitère, la faute n’est pas totalement parisienne. Elle est le résultat des efforts consentis à savourer les victoires contre Dijon, Amiens, Nîmes. Et par ricochet l’efficacité fulgurante du Bayern a fait mal.

En moins de dix ans le club du RB Liepzig a pris son envole depuis la 5ème division allemande pour atterrir en demi-finale de ligue des champions. La chance ? Oui j’en suis persuadé. Sauf qu’il faut avouer que la seule chance de ce jeune club, est de jouer en Bundesliga, où de véritables gladiateurs l’ont préparé à la C1.

Si le PSG, champion emblématique de France, se contente juste d’une place de finaliste pour ses 50 ans ; c’est que la Ligue 1 même peine à se tailler une crédibilité. Et dans cette configuration, les critiques seront toujours au rendez-vous et vont même fulminer pour permettre au football français de gagner en notoriété sur la scène européenne.


Côte d’ivoire : les volte-face d’Alassane Ouattara risquent de rouvrir les plaies de 2010.

La Côte d’ivoire et ses ivoiriens avaient cru un instant oublier les plaies béantes de la crise de 2010. La vie a continué depuis ce temps jusqu’au 06 août dernier, où l’actuel président Alassane Ouattara n’attrape le virus du non respect de la constitution.

L'actuel président de la côte d'Ivoire, l'Alassane Ouattara en pleine réflexion.
L’actuel président de la côte d’Ivoire, Alassane Ouattara

Ne nous méprenons pas. Les démons de 2010 sont quand-même nés d’une riposte impliquant deux clans : Ouattara contre Gbagbo. Mais avec la complicité de la France et la complaisance de la Communauté internationale, seul le clan « Laurent Gbagbo » fut conduit devant la cour pénale internationale (CPI) et y est resté 7 ans. Ce procès rocambolesque a été la façon incongrue d’imposer une paix fictive à la Côte d’ivoire. Une manière de guérir à moitié les maux dont certaines racines trainent encore au pays de Houphouët. Allons-nous faire la genèse de cette crise ? Non puisque les yeux des ivoiriens étaient désormais rivés vers l’avenir. Un avenir que plusieurs dénommaient déjà : « l’après Ouattara ». A partir de cet instant, le pouvoir en place et ses apologistes d’un troisième mandat, mal inspirés pataugent entre psychose et ruse.

Ouattara en fin stratège…

Mais que craint Ouattara ? Rien; diront les moins avertis qui, jusqu’ici ignorent que le procès  fallacieux de la CPI n’avait pas tous ses accusés au complet. Evidemment toutes les victimes de la crise postélectorale de 2010 n’étaient pas que des pros Ouattara. Des partisans de Gbagbo ainsi que des apolitiques ont été également frappés de plein fouet par cette crise. A moins que la communauté internationale, et ses croque-morts, maîtres des chiffres, nous disent le contraire.

Cette CPI pourrait se transformer du coup en un salon de coiffure où chacun aura son tour. Et très perspicace, l’actuel président ivoirien le sait. Sa stratégie pour éviter ce scénario est déclenchée depuis le 05 mars 2020, où il annonce publiquement qu’il ne sera pas candidat au scrutin présidentiel. Voila le somnifère qui nous a poussés à applaudir une décision qui n’a rien d’extraordinaire. En quoi la décision de renoncer à un troisième mandat est héroïque? Le président Ouattara n’avait fait que respecter les prescriptions de la loi ivoirienne, qui n’autorise que deux mandats.

Plongée dans ce genre de comma éthylique, la classe politique n’a pu rien voir venir. La chasse aux sorcières contre d’anciens alliés à l’image de Guillaume Soro aurait pu aiguiser les soupçons. Mais le rusé président à user du choix de Feu Amadou Gon Coulibaly (mort le 08 juillet 2020) pour camoufler son plan. On pourrait facilement donner raisons à ceux qui vivent cette volonté d’un troisième mandat, comme un évènement prémédité. « Savait-on que le successeur choisi serait mort avant même le dépôt des candidatures », se questionnent certains observateurs. La réponse à cette question serait très facile si seulement on pourrait s’introduire dans le subconscient d’Alassane Ouattara. Mais son plan B impétueux qui fait de lui, candidat de son parti (RHDP), suite à la mort brusque de Gon Coulibaly en dit long.

Gbagbo et Soro; un duo à abattre…

Pourquoi un plan B calqué uniquement sur sa personne ? Le RHDP n’a-t-il pas en son sein d’autres cadres ? Si ; mais peu charismatiques pour une joute avec l’ancien président Henri Konan Bédié. Choisi par son parti politique le PDCI, cet ancien allié pourrait se transformer en guillotine au cou de Ouattara. Il est bel et bien éligible autant que Laurent Gbagbo, même si ce dernier ne vit plus en côte d’ivoire malgré sa disculpation depuis janvier 2019. Voilà qui change les règles du jeu. Les véritables soutiens d’hier de l’actuel président se son retournés contre lui aujourd’hui pour des raisons qu’ils sont les seuls à nous dire. Bien évidemment si le politique à une once de vérité dans les veines.

Soro lui ne vit que d’espoir d’être candidat malgré sa cavale en France et ses 5 ans d’inéligibilité proclamés par la justice ivoirienne. En résumé, Soro ne rentrera pas. Et Gbagbo n’aura pas non plus son passeport pour rejoindre sa terre afin d’être candidat ou à défaut, se faire courtiser par le clan Bédié. Rien à reprocher au Sphinx de Daoukro si ce n’est de l’esseuler. C’est toute la peur qui pousse le pouvoir en place à se précipiter dans une traque des éléments à craindre : Gbagbo, Soro et Bédié. Mais on semble avoir oublié un quatrième élément insaisissable. C’est ce peuple docile qui, n’a pas finir de guérir de ses blessures de 2010.

La Cédéao en mode « prévenir » ou « guérir »?

Le peuple même apoltronni, semble ne pas regarder le rétropédalage injuste d’Alassane Ouattara comme un free-style politique. J’en prends pour preuve ces débuts de manifestations qui, font déjà des mort et des blessés. Et elles n’ont eu besoin ni de Gbagbo ni de Soro comme chef de fil. La maladie du troisième mandat est entrain de ressusciter les vieux démons de 2010. Et pourraient conduire la Côte d’Ivoire au bord d’une catastrophe politique . Si nous devons agir en idiot utile, il faut juste attendre un massacre avant de brandir une mission de sauvetage telle que la Cédéao. Encore que, celle-ci est un chapelet dont l’une des perles reste Alassane Ouattara. Elle a bien raison de se taire car la chute d’une des perles, peut détruire tout le chapelet. C’est plutôt l’impression que nous donnent ces chefs d’Etats qui soutiennent la volonté des leurs homologues à violer la loi constitutionnelle.

Notre Cedéao n’a pu rien faire pour empêcher cette asphyxie politique des Togolais. Mais elle trouve l’inspiration d’imposer aux Maliens, un gouvernement qui a brillé par son discrédit. Il ne revient pas à un certain Alpha condé de déconseiller un troisième mandat à son collègue de la Cedéao. Puisque lui-même enclenche l’assouvissement d’une faim de devenir l’immortel de la magistrature suprême guinéenne. D’autre comme Macky Sall n’ignore pas le chaos que pourrait entraîner cette appétence de pouvoir qui stimule les papilles gustatives d’Alassane Ouattara. Il ne pourra pas le lui dire. De son côté au Sénégal, les mauvais génies de la politique lui auraient déjà injecté la tentation de briguer s’il le désire, un 3ème mandat.

En Bref cette Cédéao, de collègues francophones se serrant les coudes, se prépare à jouer les pompier. Ou elle attend de décrocher le téléphone et donner son aval pour la livraison d’un autre gibier à la CPI. Mais qui enverra-t-on cette fois-ci? C’est tout un peuple ivoirien qui est entrain de se lever pour sauver des mains des braconniers, la vie de l’éléphant déjà exsangue. Nous rappelant la débâcle du 30 octobre 2014 infligée à l’ancien président burkinabé, Blaise Compaoré par son peuple. Ibrahim Boubacar Kéita, président du Mali, a appris désormais de la puissance de son peuple. Sous l’égide des mauvais conseillers, il a tenté un coup de force et s’est rendu compte tardivement que tout le peuple malien était malade de surdité.

Et puisqu’on n’envoie pas encore tout un peuple entier devant la CPI, Ouattara lui, pourra user des guignols de l’armée pour réprimer tout porteur d’instinct de liberté. C’est l’alternative dont ils usent tous quand le peuple se transforme en cerbère et ouvre les cages à une révolution juste. Et quand je dis « tous », c’est pour dire qu’on viole partout les droits de l’Homme. En France, nous avions eu les répressions sanglantes des gilets jaunes et des retraités. Le 21 novembre 2013, des manifestants ukrainiens ont eu leur part. Et plus récemment c’est la Biélorussie qui s’illustre en preuve irréfutable. Mais comme il n’y a qu’en Afrique que la CPI à plein pouvoir, alors il lui faudra tout au moins garder ses yeux bien ouverts afin de mieux détecter en cas de massacre, les véritables auteurs. Mais sommes-nous obligés d’en arriver là ?

par OmonJames


Unis par la langue française

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Logo de l’université Senghor

Derrière les grands murs de l’université Senghor d’Alexandrie, se côtoient 194 auditeurs en Master de 25 différentes nationalités. La langue nationale et la culture sont exhibées sans pour autant empêcher la langue française de jouer son rôle d’unificateur.

La diversité culturelle ne saurait trouver sa preuve la plus probante ailleurs qu’à l’université Senghor d’Alexandrie, opérateur directe de la Francophonie: 194 auditeurs en  master venus de 25 pays avec plus de 40 langues ou idiomes parlés. Le « créole » d’Haïti, le « mina » du Togo,  » le fongbé » du Bénin  » le Lingala » et  » le Swahili » du congo ou encore « l’arabe », raisonnent quotidiennement dans les couloirs du 10ème étage ou même autour des repas de midi. Chaque communauté vante bien son prestige et son identité culturelle. Les béninois le font aussi bien. A table un midi au restaurant de l’université, leur « fongbé » mélé d’éclats de rire ne passe pas inaperçu. Le halo qu’ils créent autour de cette langue nationale parlée surtout au sud et au centre du Bénin, retient toutes les attentions. Aucun regard quel qu’il soit ne semble les dérouter,  mais plutôt les rend fiers comme Abatant : « c’est notre langue, on l’adore comme vous adorez les vôtres », échange MR, une béninoise, contre le léger sourire des uns et des autres. De l’autre côté du restaurant, non loin de leur table, le créole des haïtiens monte en décibel. personne ne se plaint des « Se mwen menm ki plen» «Mwen tès demen», « M ‘ale nan dòmi». et pour la simple raison, rappelle, didi (pseudonyme), étudiant en gestion de l’environnement, « ils sont libres de parler leur langue entre eux. J’en fais pareil avec mes compatriotes. Mais quand on se retrouve en dehors de nos communautés, le français reprend place ».

Le français les rapproche les uns des autres…

La langue officielle de l’université Senghor reste le français. Tous les étudiants en sont pratiquants. Avaient-ils d’ailleurs le choix ? Même les trois égyptiens de cette 15ème promotion savent bien ranger leur précieux arabe quand il le faut.  Saloua Ibrahim, l’une d’entre eux, semble parfois parler en moyenne plus le français que l’Arabe. diplômée d’une licence en littérature française, elle enseignait déjà le français dans une école publique à l’ouest de l’Egypte avant son admission à  l’Université Senghor depuis Septembre 2015. L’usage assidu et quotidien de la langue  française, ne lui arrache nullement sa liberté de s’exprimer en langue Arabe et mieux encore  ses habitudes culturelles. Toujours vêtue de son voile comme le font la plupart des femmes musulmanes en Egypte, Saloua partage bien de forts et intéressants moments de discussion en langue Arabe. Ses longues causeries avec sa compatriote Hoda, ses échanges régulières avec le personnel du restaurant, ou encore sa prestation culturelle lors du 25ème anniversaire de l’Université Senghor, en sont des preuves. Loin d’être une barrière, la langue française est selon elle une chance. elle en parle d’ailleurs avec une assurance mêlée d’un style presque poétique : «  Par la langue française, je vais découvrir la culture des autre et eux aussi viennent découvrir ma culture. C’est grâce à cette même langue que je vais vers eux et eux aussi viennent vers moi ». Sur ces mots, elle n’a certainement pas tort. son libre choix d’appartenir au groupe musical de l’université Senghor reste sa source première d’inspiration. L’accointance entre Saloua et les autres étudiants non arabes est visiblement bonne malgré son caractère taciturne : « Je suis un peu renfermée et je ne parle pas trop, mais comme les autres m’approchent grâce au français que je comprends aussi, je m’ouvre à eux », confirme-t-elle. On ne s’étonne pas de la voir avec les malgaches au marché de Manchéya, où la jeune égyptienne joue modestement un rôle d’interprète.- elle traduit souvent les prix de l’arabe en français-. Ou encore la surprendre au service d’un étudiant béninois pour  une indication géographique.

Grâce au français en commun, les relations entre auditeurs de l’Université Senghor d’Alexandrie semblent  moins compliquées même si parfois certains se sentent plus à l’aise dans leur langue d’origine.

Le français n’a pu leur voler leurs langues nationales…

Le français est certes la langue officielle à l’Université Senghor d’Alexandrie, mais elle n’arrache pas aux uns et aux autres leurs identités culturelles. Le 15 mars dernier à Alexandrie, un accent est mis sur cet aspect lors de la conférence animée par  Philippe Bélaval, président des Monuments Nationaux de France. -la conférence a pour thème : Le patrimoine, de l’identité à l’universel et a connu la participation des étudiants – . « La diversité culturelle ne peut effacer l’identité culturelle, et l’identité culturelle ne peut effacer la diversité culturelle», a rappelé ce jour Albert Lourde, le recteur de l’université Senghor.

Le « wolof » des sénégalais illustre bien la situation. Ils sont 15 auditeurs à l’université Senghor et à leurs bouches, le wolof, -langue la plus parlée au Sénégal- est un leitmotiv. En salle de cours, au restaurant, à la pause, dans le bus de transport commun, le wolof se fait entendre ici au point d’irriter certains. Dans l’anonymat, un camerounais, auditeur au département santé de l’US, ne cache pas ses impressions : « avec les sénégalais ici, c’est un peu exceptionnel. Tu constitues un groupe de trois personnes avec eux et ils n’hésitent pas à se mettre à parler leur wolof. Ta présence ne les dérange même pas. Vraiment je ne comprends pas qu’ils soient autant attachés à cette langue ».

Parler le wolof malgré la prédominance du français, extrapole un simple reflexe. « Au Sénégal, tout le monde parle le wolof. Mais au-delà de cela, il y a des expressions qui ne sont pour nous bien audibles qu’en wolof.  C’est très fort », explique  Gnas avant de préciser : « nous sommes tellement attachés au wolof au point où nous le parlons partout avant de se rendre parfois compte qu’on est avec des gens qui ne viennent pas de chez nous. Et dans ces situations, on se ressaisit en passant rapidement au français pour ne pas frustrer notre entourage ». Les sénégalais ne sont pas les seuls d’ailleurs tous les autres usent librement aussi de leurs langues nationales quand l’occasion s’offre à eux.

A l’université Senghor les langues nationales ont une place. Leur usage n’est pas entériné certes, mais aussi, il n’est pas prohibé. Cela ne saurait l’être lorsqu’on se fie aux propos d’Albert Lourde le 20 mars, jour consacré à la célébration de la journée internationale de la Francophonie. « la francophonie ne menace pas les identités culturelles. Pas de diversité culturelle sans diversité linguistique. La diversité linguistique est ce qu’est le multipartisme dans la démocratie», a-t-il rappelé.

Désormais puînée de leurs langues nationales, la langue française facilite à cette jeunesse, la vie en communauté.


La pluie teste Alexandrie

 

Photo: Owarindé Adéyèman/ Egypte Octobre 2015
Le quartier Mancheya inondé après la pluie du 25 octobre 2015

 

Alexandrie, la ville où est implantée l’université Senghor, craque sous une petite pluie ce dimanche 25 octobre 2015.

On se croirait quelque part en Afrique de l’Ouest; bon à Cotonou pour ceux qui connaissent l’état de certaines rues de la capitale économique du Bénin après une pluie. Ici, les rues sont également inondées, surtout le quartier Mancheya, non loin de l’université Senghor d’Alexandrie, et juste derrière le consulat de France. Depuis le 10e étage, à travers les glaces, la scène est mieux vécue. Nul n’est épargné : les taxis  peinent à circuler, les tibias de quelques piétons intrépides trempent dans l’eau et du coup, c’est un moment de nostalgie pour certains auditeurs de l’université Senghor : «Il y a aussi des inondations ici ! » grande est la surprise pour un groupe de Camerounais qui plaisantent : « Il nous faut donc des bottes ici quoi? Allons déjà lancer nos commandes de bottes sur Jumia» [Jumia un site d’achat en ligne très fréquenté par les auditeurs en master de l’Université Senghor d’Alexandrie]. En effet, cette pluie fait suite à de violents vents qui ont soufflé sur la ville ces trois derniers jours.

Quand on sort des locaux de l’Université Senghor, on constate que les « Alexandrins », si je puis me permettre ce gentilé [gentilé bien utilisé entre auditeurs de l’université pour désigner les habitants de la ville d’Alexandrie], n’ont rien à envier aux « Cotonois ». Ils maîtrisent eux aussi les astuces pour circuler, surtout quand on est piéton. Une gymnastique indescriptible pour quitter un point A vers un point B ou pour esquiver une flaque d’eau. Et je me suis bien marré quand un Béninois est venu me susurrer à l’oreille : «On dirait la grande voie pavée de Gbégamey à Cotonou». Pour l’anecdote, cette voie est l’une des plus inondées du centre-ville de Cotonou.

L’inondation existe bel et bien ici aussi en Egypte, et cette pluie du 25 octobre a servi de testeur.


Sur les traces des chasseurs d’internet de Cotonou

Au Bénin, les jeunes s’adonnent à une chasse aux points wifi non sécurisés, pour contourner les prestations onéreuses des fournisseurs d’accès à internet.

Les points wifi non sécurisés sont recherchés à Cotonou. Les jeunes ont du flair en tout cas pour ça. Farid, un jeune étudiant en a découvert deux depuis plusieurs années et il en profite gratuitement. « Pauvre étudiant que je suis, ma bourse ne permet pas de me procurer un forfait internet régulier. C’est trop cher pour moi », explique-t-il.

Avant 2010, il se contentait des services d’un cyber café où il naviguait contre 300 ou 500 francs CFA l’heure. Il y allait toutes les deux ou trois semaines. Mais la fréquence a changé à partir de 2011. Internet est devenu très important dans sa vie et dans celle de tous les jeunes Béninois d’ailleurs.

« Avec l’avènement des smartphones au Bénin, l’arrivée de Facebook et surtout de Whatsapp, je devais me connecter presque tous les jours, et je ne pouvais plus continuer à injecter quotidiennement 300 à 500 francs CFA. Il me fallait donc de l’internet moins cher ou gratuit. J’ai fini par trouver par la grâce de Dieu ! »

Dieu a exhaucé ses prières. Du moins c’est ce que pense le jeune homme depuis qu’il use gratuitement de la connexion internet de deux différentes institutions.  « Quand je ne suis pas en cours, je vais me connecter au wifi non sécurisé du ministère de l’intérieur, [non loin de la Présidence de la république]. Mais quand je dois être à l’école, je patiente et le rendez-vous est pris la nuit devant la Bourse du travail à Gbégamey [un des quartiers les plus populeux de Cotonou] », s’exulte-t-il, avant d’ajouter d’un air narquois : « Cela n’a pas été facile quand même. Je me promenais tout le temps avec mon smartphone en main dans l’espoir de détecter un wifi non sécurisé. Partout je le faisais, quelque soit le quartier. Et finalement je suis tombé fortuitement sur deux wifi à la Bourse du travail. Le premier était verrouillé, mais le second était libre. Et c’est ce que je recherchais ».

Risquer la vie pour internet…

Farid prend d’habitude son rendez- vous à partir de 20h 30 devant la Bourse du travail. Mais avant son arrivée, d’autres jeunes gens squattent déjà le territoire. Parmi eux, Christian, un étudiant en deuxième année à l’Ecole Nationale d’Economie Appliquée et de Management. Il y était depuis 19 heures et ne compte pas s’éclipser avant 2 heures du matin.

A l’entendre sa mission est lourde ce soir. « Je passerai presque toute la nuit ici parce que j’ai d’importants téléchargements à faire. Cela va prendre assez de temps. Mais j’y parviendrai. J’ai une batterie de secours pour mon téléphone », se rassure-t-il. Christian est certain de ne pas subir le moindre effet de la solitude. Rodhès, Janot et Horacio lui tiendront compagnie toute la nuit. A croire qu’ils sont venus ensemble.

Chacun est là dans un but précis, mais est obligé de sympathiser avec l’autre afin d’instaurer une ambiance de sécurité sur les lieux. « Certes on a accès gratuitement à internet ici, mais le risque est aussi grand. Quand c’est la nuit et que vous êtes seul ou à deux, les voyous vous agressent facilement. Cela m’était déjà arrivé une fois où on m’a arraché mon téléphone Samsung. Mais, il est impossible qu’un petit voyou vienne s’en prendre à un groupe de 10 à 13 personnes », entame Janot avant d’acheve r: « Pour nous qui sommes souvent là, les nuits pour nos téléchargements, on risque beaucoup nos vies. C’est ce qui incite sûrement la police à nous renvoyer par moment ».

Le gouvernement et les réseaux de téléphonie mobile indexé

Les jeunes Cotonois ne peuvent plus se passer d’internet. Facebook, Whatsapp ou encore Youtube et autres sites de téléchargement ont conquis leurs cœurs. Ils adorent internet, mais ne disposent pas de moyens pour s’activer régulièrement un forfait. Cette ambivalence selon eux, a son sens du fait que le gouvernement n’a pas œuvré pour l’accès facile à internet au Bénin.

« Dans certains pays, l’Etat a créé des zones wifi gratuit au niveau des grandes villes. Si je ne me trompe pas, l’Etat rwandais l’a fait à Kigali. Ici, le gouvernement ne s’en préoccupe pas. Alors qu’il n’ignore pas l’importance d’internet à cette ère de mondialisation », illustre Farid.  « On a eu recours aux réseaux de téléphonie mobile mais c’est coûteux, surtout avec leur 3G », regrette aussi Horacio.

MTN, l’un des réseaux de téléphonie mobile offrait des Méga Octets à chaque rechargement d’unité  [recharge de crédits à partir de 500 francs CFA.] Cet avantage ne tient plus depuis la fin de l’année 2014. Et les jeunes s’en indignent sans pouvoir y changer grand-chose


Cotonou, la capitale du bric-à-brac

copyright Février 2015 Owarindé ADEYEMAN
Le bric-à-brac exposé au quartier Zongo à Cotonou.

Objets de tous genres et tous de la brocante occidentale font la coqueluche des habitants de la capitale économique du Bénin. Ici, on les appelle « les venus de France ». Ordinateurs, téléphones portables, cuisinières, matelas, et même des produits alimentaires sont exposés à tous les coins de rue de Cotonou.

A Zongo, un quartier populeux et réputé pour sa brocante bien sélectionnée, l’affluence n’est pas moindre. Tous les jours, du matin au soir, on y voit des fans. « Si vous m’avez aperçu ici à Zongo, ce n’est pas un hasard. Je suis un habitué des « venus de France » », se félicite Florentin (nom changé), un restaurateur. Visiblement, c’est une mode de s’adonner à la brocante. La plupart des acheteurs et vendeurs misent surtout sur le coût, qu’ils estiment moindre et la qualité des produits. Florentin surexcité brandit les 2 poêles qu’il vient de sélectionner et les couvre de propos dithyrambiques : « Ces 2 poêles coûtent au minimum 10 000 francs dans les boutiques et au marché,  alors que dans les venus de France, je les ai eues à seulement 4 mille francs malgré leur grande qualité. Ici, les prix sont abordables, mais aussi la meilleure qualité est au rendez-vous ».  Au-delà du coût « moindre » et la « bonne qualité », la brocante doit sa réputation à ce que ses fans appellent :  » mauvaise qualité des articles en boutique ». « Nos commerçants n’importent plus des produits de qualité. Tout ce qu’on trouve dans les boutiques n’est rien d’autre que de la dernière catégorie. Certes, les produits issus des » venus de France » ne sont pas neufs, mais ils ont encore une qualité de survie », explique Dieu-donné d’un air bien sérieux. Pour lui, tant que les commerçants ne prendront pas conscience de la situation, la population n’ira jamais vers leurs produits neufs de mauvaise qualité, mais plutôt vers la brocante.

Un produit promu par les Africains…

L’origine et le parcours des « venus de France » sont loin d’être mythifiés. Les clients le savent et en parlent aisément. « Ce sont des produits déjà utilisés en Occident que nos frères africains importent » reconnaît Dieu-donné. Selon lui, « le bric-à-brac en Afrique en général et à Cotonou en particulier, est promu par les Africains eux-mêmes ». Des hommes d’affaires ou des importateurs, vivant ou ayant une connaissance à l’extérieur, y participent activement. « Je sélectionne ma marchandise auprès des importateurs dès l’arrivée de leurs navires au port autonome de Cotonou. C’est donc grâce à eux qu’on reçoit notre marchandise », confirme Kader, un jeune brocanteur.

Kader n’est qu’un simple revendeur. Il a opté pour ce commerce depuis 2007 et cela ne semble plus l’arranger. Les objectifs visés à l’origine ont pris un coût vu le caractère vieillot de certains objets. « Je revends spécialement : des matelas, des vélos et télévisions. Mais avec le numérique qui est en train de s’imposer, les clients n’achètent plus mes télévisions et cela ne m’arrange plus du tout », se plaint-il. La solution pour Kader est très simple : passer du statut de simple revendeur au statut de grossiste. « Je pense devenir un grossiste. Ça ne va plus tarder parce que j’ai un ami qui vient de bouger pour l’Europe et il a bien l’intention de faire comme ces importateurs. Donc il est là-bas et il m’envoie les conteneurs que je me chargerai de distribuer aux revendeurs », projette-t-il.